Forts de notre expérience en tant qu’anciens étudiants de première année, mais aussi pour suivre des étudiants depuis maintenant plus de 15 ans, nous proposons ici quelques conseils pour mieux appréhender cette première année d’études supérieures, en particulier pour la la PASS. En effet, dans les conditions actuelles, le parcours en L.AS exclusif nous semble à éviter, quand on analyse la répartition des places dans les deux cursus à Montpellier et Nîmes.
L’écoute du podcast sur la première année vous permettra également de mieux cerner les difficultés et donc de vous préparer en conséquence.
Quelles sont les spécificités de la première année de santé ?
C’est une question importante car beaucoup d’étudiants ont une image très négative de cette première année, et ont donc du mal à analyser ce qui la rend si particulière.
Ainsi, avant d’entrer en première année, on entend souvent les mêmes représentations :
- C’est une année très difficile
- Une année où il faut tout apprendre par cœur sans rien comprendre
- Une année où il faut une très bonne méthode de travail.
Mais ceci ne rend pas réellement compte de la spécificité de cette première année de médecine, en comparaison avec d’autres concours (ou examen classant) donnant accès à des niveaux équivalents dans le supérieur.
La première année de santé a 3 spécificités, en comparaison avec les autres concours de l’enseignement supérieur qui mènent à des diplômes équivalents (niveau cadre supérieur). Il est d’ailleurs important de constater que la réforme des études de santé, c’est à dire la fin de la PACES et la mise en place du système PASS/L.AS, n’a en rien changé ces spécificités.
Une sélection immédiatement après le baccalauréat
C’est la spécificité numéro un : la première partie du concours (ou de l’examen classant) se passe à la fin du premier semestre (s1), à savoir tout début janvier pour Montpellier et Nîmes. En cas de mauvaises notes à l’examen de s1, il ne sera pas possible de rattraper le retard en terme de notes et les chances d’obtenir la filière de son choix s’envolent. La réforme qui ne permet plus de redoublement, a accentué cette caractéristique.
Pour comparaison, les autres concours dans le supérieur se passent en général plus tard dans le cursus : pour les concours aux grandes écoles, la sélection se fait à la fin de la deuxième année. En droit, les grands concours se passent, comme dans la fonction publique, à un niveau master. Cela laisse plus de temps aux étudiants pour arriver à maturité.
Une sélection sur les bases scientifiques du lycée
Les matières abordées en première année sont dans la continuité des prérequis du lycée, et en particulier de l’enseignement de spécialité en maths, physique-chimie et SVT de Première et Terminale. Nous proposons des conseils dans le choix des enseignements de spécialités, notamment pour la Terminale.
Le constat est que des étudiants, de plus en plus nombreux, sont en difficulté sur des bases du lycée. Ils doivent ainsi passer souvent beaucoup de temps à consolider certaines bases, alors que les cours s’accumulent et que le concours arrivent rapidement après la rentrée.
C’est sur ce constat que nous avons décidé, depuis 2012, de proposer une préparation dès la terminale, la Terminale Santé, afin de faire prendre conscience aux étudiants l’importance de travailler efficacement leur base du lycée, et d’anticiper la transition entre le lycée et la première année.
Une année sans encadrement
C’est une des grandes particularités de cette année. A l’inverse des Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE), où les étudiants sont dans une classe, encadrés et suivis, la sélection en première année se fait à la faculté, sans encadrement formel.
Pas d’appel, pas de fiche de présence, chaque étudiant peut s’organiser comme bon lui semble. En sortie de lycée, sans de réelles bases dans l’organisation du travail, sans se connaitre dans l’effort, l’étudiant de première année peut se retrouver rapidement en difficulté, en prenant un rythme et une organisation qui peuvent se révéler contre-productifs.
Si l’on compare avec le rythme du lycée, un étudiant en première année a un emploi du temps beaucoup plus ouvert, avec plus d’options de travail, et plus d’organisation personnelle. Il faut arriver à trouver une organisation de travail efficace et faire des choix sur les cours à suivre, en trouvant le bon équilibre entre travail personnel et apprentissage en cours.
Les atouts pour réussir en PASS
Une fois les spécificités de la première année de santé intégrée, on peut dégager des qualités nécessaires pour réaliser une bonne première année, et se donner la chance d’intégrer la filière MMOP-K de son choix. Nous vous présentons par ordre d’importance les 3 critères les plus importants.
Le niveau de base
Le niveau de base est la première qualité pour un étudiant envisageant une première année de santé, en PASS ou en L.AS. Peu d’étudiants en ont réellement conscience car ils se disent souvent que les cours de première année sont très éloignés des cours du lycée. Or dans de nombreuses matières, ils sont dans la continuité de ce qui est vu au lycée. Par exemple, certains étudiants travaillent uniquement la partie probas-stats du programme de mathématiques car elle est à la base de l’enseignement de l’UE8. Mais ils oublient que les outils mathématiques vus au lycée (comme les fonctions exp, log ou trigonométriques) sont fondamentales pour l’enseignement de physique et de chimie en première année.
Sur la forme, maitriser ses cours en première année nécessitent de mettre en place une vraie stratégie d’apprentissage, basée sur une méthode de travail efficace. Les cours sont denses, et ne peuvent pas être survolés ou travaillés superficiellement. Et cela pose parfois beaucoup de difficulté à des étudiants qui ne se connaissent pas dans l’effort, et perdent confiance face aux premières difficultés.
Autre point important, la nécessité de comprendre les notions et de faire des liens entre les différentes parties du cours, afin de pérenniser la rétention d’information.
C’est aussi pour cela que nous demandons une copie du dossier scolaire pour toute préinscription.
La maturité
Élément clé pour réussir une première année, c’est une qualité qui est difficile à évaluer. Elle peut être perçue notamment au travers des appréciations sur les bulletins scolaires, mais aussi dans la pratique d’activité extra-scolaire. La pratique d’un sport en compétition ou d’un instrument de musique amène des qualités de travail, d’exigence envers soi-même et de persévérance face à un échec qui sont toujours profitables pour des études de santé.
De plus, consacrer 10 ou 15h par semaine à une activité extra-scolaire nécessite de mettre en place une organisation et une méthode de travail efficace pour suivre le rythme au lycée.
La motivation
La motivation ou la détermination à engager des études médicales est parfois difficile à jauger. Cette qualité est inévitablement liée aux deux premières qualités, c’est aussi pour cela que nous la mettons en 3e position. Si un étudiant n’a pas les bases du lycée, cela va être très difficile pour un étudiant de conserver une motivation pour continuer à travailler. De même, la motivation va venir avec la sensation que l’effort produit est efficace et peut porter ses fruits.
C’est pour cela que nous conseillons aux étudiants de tester leur motivation dès le lycée, en se fixant des objectifs de travail qualitatifs (« je me donne 15 jours pour maitriser parfaitement ce cours) et des objectifs quantitatifs (« je travaille 3h par jour sur une période donnée afin de mettre en place ma méthode de travail).
La détermination est aussi liée à l’orientation. Il est important de bien analyser les différentes filières, les différents cursus, les différents débouchés, de façon à avoir son plan A mais aussi son plan B quand on choisit de tenter une première année d’études de santé.
L’importance de se préparer efficacement en amont
Développer sa méthode de travail
C’est un des points clés pour envisager un beau parcours dans les études supérieures.
D’une part, la question de la méthode de travail n’est pas abordée de façon systématique au collège ou au lycée. De plus, il est tout à fait possible d’avoir au lycée des notes tout à fait correctes, voire bonnes, sans avoir eu besoin de développer une méthode de travail efficace.
Et de nombreux étudiants peuvent être perdus ou démoralisés en début de première année quand ils voient que la méthode de travail appliquée au lycée ne fonctionne pas.
C’est pour cela que nous proposons, dans le cadre de notre préparation en Première et Terminale Santé, une stage spécifique pour la méthode de travail. Ce stage sur 3 jours se développe sur les 3 axes suivants :
- Planning et hygiène de vie
- Apprendre à apprendre
- Apprendre à comprendre
Ce stage donne les grands axes à suivre pour développer sa méthode de travail. L’objectif pour chaque étudiant sera :
- de les appliquer aux cours suivis au lycée, et notamment aux EDS.
- de développer à partir de ce cadre une méthode de travail autour de ses caractéristiques spécifiques.
Cette méthode de travail va permettre d’une part d’optimiser son dossier Parcoursup en augmentant ses notes, et sera poursuivie ensuite dès l’entrée en première année.
Améliorer ses performances au lycée
Comme nous l’avons vu, augmenter ses notes permet d’optimiser son dossier Parcoursup. Les parents et les étudiants nous demandent régulièrement quelles notes il faut viser pour se préparer au mieux. Pour nous, ce n’est pas tant une question de notes qu’une question de progression. L’objectif est d’améliorer sa méthode de travail, de constater qu’elle permet de mieux maitriser son cours, et ainsi de sentir progresser pour gagner en confiance et en efficacité.
La méthode de travail doit également se développer sur la compréhension des notions, qui va permettre de trouver de l’intérêt dans les différentes matières abordées.
Anticiper le programme de PASS
Cette anticipation ne peut être envisagée que pour un étudiant qui suit bien en Terminale.
Compte tenu du nouveau programme en PASS, nous conseillons de mettre l’accent sur deux matières :
- La chimie/biochimie : cette matière nécessite un temps d’apprentissage important. Toutes les notions sont liées, et la connaissance des bases en chimie (vues au lycée en Première et Terminale) est fondamentale pour la maitrise de la biochimie et de la biologie moléculaire. Comme nous le présentons dans le blog, lors de la présentation de chaque matière au programme, l’apprentissage de la chimie (UE1 / UE2 en PASS) s’apparente à celui d’une langue. Prendre de l’avance sur l’apprentissage de cette matière est un gage de réussite.
- La cytologie / histologie (UE3) : c’est une approche très différente de la SVT au lycée. Chaque cours est dense, très détaillé et demande de mettre en place une méthode de travail efficace pour être finalement maitrisé. Il est intéressant de s’y confronter dès la Terminale pour voire les attendus d’une première année, et tester ainsi sa motivation. En effet, ce type de cours, allié à la précision de l’apprentissage ne sont pas rencontrés dans le secondaire.
Développer son intérêt et sa compréhension pour les sciences
Souvent représentées comme des études où il faudrait apprendre « par cœur », sans comprendre, les études en santé nécessitent au contraire beaucoup de compréhension. Cela permettra de mieux retenir la grande quantité de notions abordées. Ainsi, comprendre la régulation d’un système en physiologie, la relation structure fonction dans une pièce anatomique, ou le schéma d’une réaction chimique procure une satisfaction qui est une source de motivation importante. C’est état d’esprit doit être mis en place le plus tôt possible, pour avoir un départ lancé dès le stage de première année en première année.