Dans cet article, nous allons essayer de donner quelques conseils pour réussir sa PASS à Toulouse. C’est aussi l’occasion de lutter contre certaines idées reçues des étudiants qui sortent du lycée et qui envisagent de faire des études en santé dans les filières MMOP-K.
Pour information également, l’écoute du podcast réalisé avec Callimedia sur les spécificités de la PASS pourra vous donnera également des informations complémentaires et cohérentes avec cet article.
Quelles sont les spécificités de la PASS ?
La réussite en première année de médecine ou de manière plus générale en première année de santé est parfois perçue par les étudiants comme aléatoire. Sans vraiment de critères précis.
Pour comprendre quels sont les facteurs de réussite dans cette première année, il faut d’abord comprendre ce qui fait les particularités, et plus précisément les spécificités d’une telle année. En comparaison avec d’autres type de parcours de même niveau universitaire.
Souvent, quand on essaye d’analyser les enjeux de la première année, on est confronté aux mêmes représentations avec ce type de retour :
- Une année très difficile et sélective
- Il faut tout apprendre par cœur
- Une année où il faut beaucoup travailler
- Une année où il faut une très bonne méthode de travail…etc…
Seulement, ce type de représentations ne nous donnent pas les clés pour comprendre l’année, les difficultés auxquelles on peut être confrontées, et de façon plus large de savoir si on a les qualités pour envisager dès après le bac ce type de parcours.
Qui plus est, tous les concours sont sélectifs, avec la nécessité de fournir du travail avec une méthode adaptée.
En reprenant mes études en première année, j’ai pu identifier trois caractéristiques spécifiques de cette première année. Et la réforme de la PACES n’a pas modifier ces caractéristiques. Elle les a rendus encore plus spécifique, ce qui montre que cette réforme n’a pas changé grand-chose.Si ce n’est rendre le système encore plus complexe et encore moins compréhensible. Notamment pour les étudiants qui ne viennent pas du milieu médical.
Une sélection juste après le bac
C’est la première spécificité de cette année. Si on compare avec des cursus dans le supérieur, la sélection se fait quelques mois seulement après l’obtention du bac. A Toulouse, avec un concours au premier semestre qui arrive en décembre, cette tendance est exacerbée.
Par comparaison avec d’autres cursus de niveau équivalent, pour devenir ingénieur, par les filières de Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles (CPGE), les concours se passent principalement au bout de deux ans de prépa. Idem pour le concours de véto, agro et les écoles de commerces. Pour les concours équivalent en droit (comme l’école de la magistrature, le concours d’avocat ou les concours de mandataire judiciaire), ils se passent en général à partir du niveau master. Dans la fonction publique, les concours de l’enseignement se passent aussi avec Bac+4 minimum, c’est à dire après un master.
Pour résumé, la sélection se fait tout de suite après le bac, à un moment où les étudiants n’ont pas développé suffisamment de maturité pour appréhender sereinement ce type d’épreuve.
Une sélection sur les bases du lycée
C’est aussi une des questions à la quelle nous répondrons en détail dans ce blog (rubrique orientation) : que choisir comme enseignement au lycée, notamment en première mais aussi et surtout en Terminale. En fait, le Parcours Accès Santé arrive dans la continuité des enseignements de spécialités scientifique au lycée. A savoir les mathématiques, la physique-chimie et les sciences de la vie et de la terre. En chimie, le programme du parcours accès santé en UE1 (chimie, biochimie, génome) trouve des bases fondamentales dans l’enseignement de première. Ainsi, un lycéen qui maitrise parfaitement ses bases aura beaucoup plus de facilité à intégrer le programme volumineux en chimie du PASS (et du L.AS également).
La difficulté est aujourd’hui accrue par le niveau des attendus au lycée : le niveau a tendance à baisser. Et l’écart entre le niveau du lycée et les exigences de la première année s’est accru. Si on intègre la réforme du lycée, et la rupture des enseignements avec la crise du Covid, cela a tendance à fragiliser le niveau des lycées pour aborder le PASS ou la L.AS.
C’est aussi pour remédier à cette spécificité que nous avons développé depuis plus de 10 ans un accompagnement
Une année sans encadrement
C’est la troisième spécificité de cette année. Le concours se passe rapidement après le bac, quand les étudiants manquent parfois de maturité. Et ils ne sont pas forcément encadrés pour s’organiser efficacement. Qui plus est, les étudiants voient leur entrée en première année de fac comme la possibilité d’acquérir plus de liberté, en s’organisant et se gérant eux-mêmes. N’ayant pas de notions de bases en méthodologie, ils se retrouvent rapidement en difficulté et ont parfois tendance à stresser et à prendre les mauvaises décisions. En comparaison avec le lycée, les étudiants ont beaucoup plus de choses à gérer et doivent faire des choix sur l’organisation et les cours à suivre, entre les cours de fac, les ED, le tutorat et/ou des cours en prépa.
Les atouts pour réussir en PASS
Une fois que l’on a identifié les spécificités de cette première année, on peut comprendre les qualités nécessaires à mettre en œuvre pour se donner les meilleures chances de réussir cette première année dans la filière MMOP-K de son choix.
Un bon niveau de base
Le niveau au lycée dans les matières scientifiques est le premier outil d’appréciation pour connaitre ses chances de réussite. Ce n’est pas le seul, mais il a quand même une importance primordiale. Etre dans les 10% les mieux notés au lycée avec une mention très bien doit être l’objectif de chaque étudiant envisageant une première année de santé, en particulier le PASS.
Beaucoup d’étudiants envisageant la PASS n’ont pas conscience de l’importance des bases vues au lycée. En particulier en maths et en physique-chimie. Certains se disent que seuls les probas stats vues en maths en première et terminale sont importantes. Mais ils oublient que les notions mathématiques vues au lycée sont autant d’outils qui seront ensuite utilisés en physique et en chimie dans le supérieur. Un exemple pour rendre cela plus concret : les notions de pH sont liées au logarithme népérien (ou ln) ou logarithme en base décimal. Il faut notamment maitriser ces notions pour comprendre les échelles de grandeur et être à l’aise avec le cours.
D’autres se disent que les cours qu’ils verront en première année sont totalement différents de ce qu’ils voient au lycée. Leur déception est grande quand ils voient en première année que sont reprises les bases du lycée, dans des cours de chimie, de physique et de bio, certes appliqués au domaine de la santé, mais bien plus denses qu’en Terminale.
Il est tres important de développer au lycée l’intérêt pour chaque matière et une méthode de travail basée sur la compréhension des phénomènes abordés. Cette question de méthodologie sera abordée dans un article spécifique.
Aujourd’hui, beaucoup de lycées passent leur année et obtiennent leur bac sans de réels effort de compréhension et d’ancrage des notions. Cette façon de procéder n’est plus possible en première année.
La maturité
La maturité est un élément clé de la réussite. C’est une qualité assez difficile à jauger. Certains éléments peuvent cependant nous donner une idée sur le niveau de maturité d’un lycéen : a-t-il des activités extrascolaires, comme une pratique sportive en compétition ou très régulière, la pratique d’un instrument de musique ou une activité associative importante ? Quand un étudiant à des activités extrascolaires au lycée, il doit s’organiser efficacement pour suivre le rythme en terminale.
La maturité renvoie également à la capacité à être autonome et à mieux s’organiser malgré les contraintes et le stress. C’est aussi la capacité à gérer son effort. En se concentrant sur soi et en ne se laissant pas déstabiliser par des évènements extérieurs.
La détermination
Cette composante est évidemment liée aux deux précédentes. La détermination ne peut pas fonctionner seule. Sans un niveau de base minimum et de la maturité, cette composante va vite s’étioler. Il peut être intéressant pour un étudiant de tester sa motivation en se fixant des objectifs de travail, quantitatif et qualitatif pendant l’année de terminale. En terme quantitatif, cela peut être des semaines spécifiques ou l’on se met dans des conditions de travail plus intense. En terme qualitatif, cela peut être de se concentrer sur une ou deux matières (les deux enseignements de spécialité de Terminale notamment) pour essayer d’aller chercher d’optimiser son apprentissage (et donc les notes obtenues).
La question de la détermination est aussi liée à celle de l’orientation. Il est important d’arriver en PASS avec des infos sur chaque filière de santé : les débouchés, la structure des études, etc…nous conseillons ainsi aux étudiants d’avoir un plan A mais aussi un plan B dans le choix des filières.
Comment se préparer au lycée ?
Travailler sa méthode de travail
Travailler la méthodologie est un point important pour un étudiant au lycée. En effet, il est possible en terminale d’avoir des notes correctes voire bonnes sans avoir une méthode de travail efficace. Mais quand la quantité d’information à assimiler va devenir plus importante, quand le niveau d’exigence va monter, la méthode de travail utilisée en terminale ne sera peut être plus adéquate. C’est ce qui arrive à de nombreux étudiants en PASS.
Nous proposons un stage spécifique de méthodologie en début d’année de Terminale (vacances de la Toussaint). Afin de montrer aux étudiants comment on peut gagner en efficacité en réfléchissant à sa méthode de travail. Nous travaillons sur 3 axes qui nous semblent les plus importants à developper pour préparer l’arrivée dans le supérieur :
- le cadre et l’hygiène de vie, incluant la gestion du planning
- apprendre à comprendre, car la compréhension doit être au centre de tout apprentissage,
- apprendre à apprendre : comment fonctionne la mémoire, comment optimiser l’ancrage mémoriel.
A partir de cadre, chaque étudiant doit s’approprier ses bases pour ensuite personnaliser cette méthode, et devenir encore plus performant.
La méthode de travail doit permettre de gagner en efficacité pour améliorer son dossier pour parcoursup. Appliquer dès la terminale, elle devra être poursuivie en dans le supérieur.
Améliorer ses notes au lycée
Souvent, les étudiants nous demandent quelle note il faut avoir pour espérer bien figurer en PASS. Au final, nous leur répondons que ce qui compte est la progression, quel que soit le niveau. Car se sentir progresser permet de prendre confiance en ses capacités et trouver sa méthode de travail. Evidemment, il faudra viser la meilleure mention possible au bac. Dans un premier temps, il conviendra de se concentrer sur les deux matières de l’enseignement de spécialité.
Améliorer ses notes permet aussi de faire le point sur l’intérêt que l’on a pour une matière. Et de mettre l’accent sur la compréhension des notions abordées, en lien avec la méthode de travail.
Prendre de l’avance sur le programme de PASS
Ce dernier point ne se fera que si l’étudiant n’est pas débordé sur son année de Terminale. En cas de souci sur les notes de Terminale, un accompagnement avec un enseignant particulier peut aussi être envisagé.
Avec l’absence de redoublement, la marge de manœuvre est désormais restreinte pour un étudiant en entrant en PASS. Les épreuves du premier semestre arrivent vite après le bac (c’est une des caractéristiques de la sélection dans les études de santé).
Sur quelle matière prendre de l’avance ? Principalement deux matières :
- La chimie/biochimie (programme de l’UE1) : d’un point de vue du programme, cette matière fait le lien entre le lycée et la première année. De plus, l’apprentissage de la chimie, comme nous l’expliquons dans la présentation des matières (rubrique programme) s’apparente à celui d’une langue. Ainsi, avec un apprentissage régulier, un étudiant va approfondir ses connaissances pour la terminale et développer ses compétences pour la PASS. La principale difficulté lors de l’apprentissage de la chimie/biochimie, c’est le temps nécessaire pour parler cette langue correctement, en intégrant le vocabulaire. Plus tot on la travaille, mieux cela se passera en PASS. D’un point de vue des coefficients, c’est aussi intéressant car la chimie représente beaucpup d’ECTS en PASS.
- La cytologie/histologie (programme de l’UE2) : c’est où il est intéressant de prendre de l’avance. Très différente de la SVT de terminale. Sur le fond et la forme, elle représente un grand volume d’informations. Plus ces informations sont revues, plus elles seront maitrisées. Par ailleurs, travailler un cours d’histologie (= étude des tissus) de PASS est une bonne façon de voire le volume de travail et le niveau d’exigence attendu. Cela permet pour un étudiant en Terminale de voir les attendus de la première année. Et ainsi de tester sa motivation, et sa méthode de travail face à ce type de cours, très volumineux, qui ne sont pas rencontrés au lycée.
Développer sa compréhension et son intérêt pour l’apprentissage des sciences
En complément de ce qui a été dit sur la méthode de travail et pour casser quelques idées reçues sur les études de « médecine », les études en santé sont des études longues et exigeantes. La compréhension des notions est primordiale. Souvent, l’apprentissage en médecine est présenté comme du « par cœur » sans compréhension. Ce n’est heureusement pas le cas, et les étudiants qui essaient d’apprendre les cours ainsi sont rapidement désemparés.
La compréhension est à la base de tout apprentissage. Il permet d’ancrer durablement les informations, et de trouver de l’intérêt dans les notions. Comprendre un phénomène physiologique, la fonction d’une pièce anatomique, ou le résultat d’une expérience en physique procure une satisfaction qui est une source de motivation importante. C’est aussi cela qu’il faut arriver à mettre en place au lycée. C’est avec cette vision que nous développons nos programmes, en particulier en Terminale Santé.